Maybe I just need some time to sort through the emotions, I told myself as justification for the complete lack of closing reflection on my teaching experience. In the days that have followed my last day at school I have thought a lot about my students, about teaching, about goodbyes. But I have not written a single word. As if my thoughts on the matter have been in the same limbo with my application for a renewal of contract. I don’t know what to think because I don’t know if I will ever see “my” students again, at least not as their teacher. I don’t know whether the “see you soon’s” I repeated last week were promises I can keep or merely euphemistic avoidance of the implications of “goodbye.”
I don’t know how my initial “rookie’s impatience” gave way to a genuine love for the job, and the desire to continue teaching English, when at first the prospect of the assistantship meant little more to me than a 7-month ticket to France.
But it did. And I couldn’t help thinking about this “gray” post as I remembered the arms of the same little Laurine wound tightly around my waist when I left school last Thursday.
“Don’t go! Don’t abandon us!” she said dramatically, shaking her olive head and squeezing me even tighter. “Oh, please staaaay,” she sang. She batted her eyelashes as if fighting back tears — comic relief.
I was a little embarrassed as I grabbed her arms and looked helplessly at the growing group of students that had formed around me. “We will see you again, next year?” one of them asked, seeking confirmation.
“Yes, when will you come back?” another added.
I reminded them that I wouldn’t know until summertime, but that I was doing my best to come back for another year.
“See you soon,” I repeated, in English, especially in response to several rather pitiful goodbyes.
Finally I tore myself away, saying I would miss my train if I didn’t get going — which was true: I had already missed one.
With a smile I took a mental picture of what will probably remain the most vivid scene in my memory of that day: hands waving in unison under a pink cherry tree.
You see why it has been hard to find the words to write. Even this little description seems so inadequate to me. Furthermore, it sounds proud to say I had a sending-off party; am I tooting my own horn?
Perhaps with children relationships are easier, simpler. Love flows more freely, attachment comes more swiftly. I know that it’s not necessarily a reflection of my teaching skills to say that I was well-liked. On the contrary, perhaps it was my lack of skill, my overt amateur status that won them over. I was “trying to speak French like they were trying to speak English,” remember. In my classroom the kids were always allowed to correct my faults, exasperating as they might be at times. And we laughed together as we learned together.
It was magical. I hope I can do it again.
TRADUCTION A LA MELIE:
Des mots insuffisants pour une année extraordinaire.
J’ai peut-être seulement besoin de faire le tri dans mes émotions me suis-je dit pour justifier l’absence de conclusion à mon expérience pédagogique. Dans les jours qui ont suivi mon dernier jour d’école, j’ai beaucoup pensé à mes élèves, à l’enseignement, aux au-revoir. Mais je n’ai pas écrit un seul mot. Comme si mes pensées sur la question planaient dans les mêmes limbes que ma demande de renouvellement de contrat. Je ne sais pas quoi penser parce que je ne sais pas si je reverrai « mes » élèves, même sans être leur enseignante. Je ne sais pas si le « à bientôt » que j’ai répété la semaine dernière est une promesse que je pourrai tenir ou simplement un euphémisme pour éviter l’implication d’un « au-revoir ».
Je ne sais pas comment mon « impatience du débutant » des premiers jours a laissé la place à un réel amour de mon travail, et au désir de continuer à enseigner l’anglais, alors qu’au début la perspective d’être assistante signifiait pour moi à peine plus qu’un simple visa de sept mois pour la France.
Mais c’est arrivé. Et je ne peux pas m’empêcher de penser à ce post « gris » en me rappelant les bras de cette même petite Laurine me serrant fort quand j’ai quitté l’école jeudi dernier.
« Ne pars pas ! ne nous abandonne pas ! » disait-elle théâtralement, secouant sa tête ronde et me serrant encore plus fort. « S’il te plait reeesste » chantait-elle. Elle battait des paupières comme si elle retenait ses larmes – comique.
J’étais un peu embarrassée en détachant ses bras et en jetant un regard impuissant au groupe de plus en plus important d’élèves se formant autour de moi. « Nous te reverrons l’année prochaine ? » m’a demandé l’un d’entre eux, attendant une confirmation.
« Oui, tu reviens quand ? » a ajouté un autre.
Je leur ai rappelé que je ne le saurai pas avant cet été, mais que je faisais tout mon possible pour revenir une année de plus.
« A bientôt » leur ai-je répété en anglais, en réponse particulière à plusieurs « goodbyes » plutôt pitoyables.
Finalement je me suis décidée à partir, déclarant que je risquais de manquer mon train si je n’y allais pas – ce qui était vrai, j’en avais déjà loupé un.
En souriant, j’ai pris une photo dans ma tête de ce qui restera certainement le souvenir le plus marquant de cette journée : des mains s’agitant à l’unisson sous un cerisier rose.
Vous voyez pourquoi cela a été difficile de trouver des mots à écrire. Même cette petite description me semble inappropriée. Et même plus, cela parait prétentieux de dire que j’ai eu une fête d’adieu, est-ce que je chante mes propres louanges ?
Les relations avec les enfants sont peut-être plus faciles, plus simples. L’amour s’écoule plus librement, l’attachement se fait plus rapidement. Je sais que ce n’est pas forcément grâce à mes compétences pédagogiques que j’ai été appréciée. Au contraire, c’est peut être mon manque de compétence, mon statut d’amateur non dissimulé qui les a conquis. « J’essaie de parler Français comme ils essaient de parler Anglais », souvenez-vous. Dans ma classe, les enfants avaient toujours le droit de corriger mes fautes, même si cela pouvait parfois être exaspérant. Et nous riions ensemble en apprenant ensemble.
C’était magique. J’espère pouvoir recommencer.