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“Never Apologize!” Reflections on how a meal gone wrong went right

“It’s okay, Cherie.”  Nicolas looks down at the soupy remains of funny-textured beef, crunchy carrots and soggy potatoes in his bowl.  We’ve just waited two and a half hours for our stew to stew, charging the apartment with the smell of garlic, onions, and vache.  Two and a half hours impatiently filled with a Woody Allen movie and frequent pauses to lift the cover and examine the contents of the simmering pot. Two and a half hours of progressive stomach growling, since Little Miss Wannabe Julia Child took a longer than anticipated on the front end of things. Finally, those two and a half hours of anticipation culminate in the fateful two and a half minutes it takes to decide that neither of us likes beef stew.

It was a recipe I wanted to try because it looked so good in the picture (which I won’t add to protect my source) and because, after seven months of resolved cooking, I felt ready for one of those “grown-up cook” recipes, designated as such by the required investment of 2.5 hours+.  Did I mention that it called for one whole bottle of booze? I’ve cooked with wine, but never with beer.  What fun!

Indeed.

Here we sit, at 8:42.30, giggling at a gloppy mess of too much broth and not even the tiniest inkling of beer. Nicolas pushes the meat around with his fork as I mash my starchy potatoes before slurping them up.

“I did exactly what the recipe said to do,” I say, adding that “unless four cups of water doesn’t convert to 950 ml this should have simmered down much more.”

“Even so, the texture is strange,” says Nico, admitting against his tried-and-true Burgundian roots that he doesn’t really even like the texture of Boeuf Bourguinon.

“Well, if nothing else, it was a good experiment!” I might have thrown my hands in the air in defeat, but instead I add, “You live and learn…and I learned I’ll never make that again.”

Nico nods reassuringly, but after two and a half hours of waiting, his appetite hasn’t gone away just because he didn’t like the meal du jour.

“Leftovers?” I suggest.

Ca va, Cherie, ne t’inquiete pas.”

“There’s more of my tomato risotto,” I say in a tempting sing-song voice.

“Ah oui!” he says, jumping up from his chair. “Et CA, c’est delicieux!”

As a bowl of leftover risotto heats in the microwave, Nico and I stack the dishes in the sink to soak.  After waiting so long for a meal I wanted to be special, here we are preparing a second-chance microwave dinner. Am I disappointed? Certainly.  The whole process might seem like a waste of time, even if it had been a learning experience.  And what am I going to do with the unwanted leftovers?

But as we sit down to dinner the sequel, I realize I’m not embarrassed, I’m not sorry, and I am not even that disappointed at all.  Instead, I’m grateful.  Sitting across from me is someone who supports my efforts and focuses on my successes (in this case the risott0) rather than my mess-ups (the soggy beef) to the point that I am not even ashamed when a multiple hour recipe ranks below 0.

That is love.  And make no mistake: this has been a very special meal nonetheless.

TRADUCTION a la MELIE:

« Ne jamais s’excuser ! » ou comment tirer parti d’un diner raté.

« Ca va, Chérie. » Nicolas contemple l’étrange consistance du mélange de viande, carottes croquantes et pommes de terre écrasées dans son assiette. Nous avons juste attendu deux heures et demies que notre mijoté mijote, embaumant l’appartement d’odeurs d’ail, d’oignons et de vache. Deux heures et demies patiemment occupées par un film de Woody Allen et de pauses répétées pour soulever le couvercle afin d’examiner le contenu de la cocotte. Deux heures et demie de gargouillis de plus en plus forts, jusqu’à ce que Little Miss Wannabe Julia Child mette un peu plus de temps que prévu à finir ses petites affaires. Finalement, ces deux heures et demie de préparation ont atteint leur paroxysme en deux minutes et demie cruciales, où nous avons réalisé que ni l’un ni l’autre n’aimions le ragout de bœuf.

C’est une recette que je voulais essayer parce qu’elle avait l’air délicieuse sur la photo (que je n’ajouterai pas afin de protéger mes sources) et parce qu’après sept mois de cuisine plus ou moins réussie, je me sentais prête à essayer l’une de ces recettes « d’adulte », ainsi qualifiée en raison des deux heures et demies ++ requises. Est-ce que j’ai précisé qu’il fallait une bouteille entière de bibine? J’ai déjà utilisé du vin en cuisine, de la bière jamais. Que c’est drôle !

Oui, oui, vraiment.

Nous nous mettons à table à 8 :42 :30, riant à la vue de ce joyeux bazar : trop de bouillon et même plus la moindre goutte de bière. Nicolas tourne autour de la viande avec sa fourchette tandis que je mâche une pomme de terre caoutchouteuse.

« J’ai suivi exactement la recette » dis-je en ajoutant « à moins que quatre cups d’eau ne correspondent pas à 950 ml cela aurait du réduire beaucoup plus. »

« Quand même, la consistance est bizarre » déclare Nico, admettant que malgré ses racines bourguignonnes testées et approuvées, il n’aime pas vraiment non plus la texture du Bœuf Bourguignon.

« Bon, à défaut d’autre chose, c’était une bonne expérience » J’aurai peut être du baisser les bras pour marquer ma défaite, mais au lieu de cela j’ai ajouté « Essaies et apprends … et j’ai appris que je ne referai jamais ça. »

Nico a acquiescé pour me rassurer, mais après deux heures et demie d’attente, son appétit ne s’était pas envolé juste parce qu’il n’aimait pas le plat du jour.

« Les restes ? » ai-je suggéré.

« Ca va, Chérie, ne t’inquiète pas. »

« Il reste du risotto à la tomate » lui ai-je susurré.

« Ah oui ! » dit-il en bondissant de sa chaise. « Et CA, c’est délicieux ! »

Pendant que le reste de risotto réchauffait dans le micro ondes, Nico et moi avons mis la vaisselle à tremper dans l’évier. Après avoir attendu si longtemps un plat que je voulais particulier, nous voici en train de préparer le diner micro ondes de la seconde chance. Est-ce que je suis déçue ? Certainement. Tout le processus peut sembler avoir été une perte de temps, même si c’est une expérience enrichissante. Et que vais-je faire des restes dont personne ne veut ?

En nous mettant à table (acte II), je réalise que je ne suis pas gênée, je ne suis pas désolée, et je ne suis pas si déçue que ça. En fait, je suis reconnaissante. J’ai en face de moi quelqu’un qui encourage mes efforts et se concentre sur mes succès (ici le risotto) plutôt que sur mes loupés (le bœuf pâteux) à tel point que je n’ai même pas honte si une recette demandant des heures de préparation obtient un zéro pointé.

C’est ça l’amour. Et ne vous y trompez pas : cela à néanmoins été un repas très spécial.

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